La banqueroute de l'idéologie libérale

Publié le par PHILOU

   Après avoir claironné pendant des mois que la crise épargnerait la France, Nicolas 1er opère un virage à 180 °. La raison de cette volte-face est simple : l'ombre d'un krach sert d'explication facile à tous ses échecs : déficits budgétaires, chômage, budget d'austérité etc...

    Une façon pratique mais malhonnête de se dédouaner. La crise financière est là pour durer. Des États Unis , elle se diffuse progressivement en Europe et la France est bien trop endettée pour être épargnée.




       Partout , le retour de l'Etat semble indispensable et marque un signe patent de l'échec des politiques libérales.
        A
Toulon , Sarkozy a enfin reconnu que la France entrait dans une phase de récession en prononçant un discours plus socialiste que Solférino mais garde le cap des réformes libérales qui ont affaibli l'économie française bien avant que la crise financière produise ses effets.


  
    Paradoxe de ce président à double face dont sa politique économique vaine, est fondée sur l'incantation et l'agitation. Je reprends volontiers la formule de Jacques Julliard , chroniqueur au NO : "
Docteur Nicolas et Mister Sarkozy ".
       Le malheur, pour le fougueux orateur de Toulon, c'est qu'il a un homonyme à l'Elysée qui fait exactement l'inverse de ce qu'il préconise.
      
Voilà donc un Président de droite qui a fait toute sa campagne de conquête du pouvoir en célébrant les bienfaits de l'argent et qui se livre soudain à la plus violente des diatribes contre le cynisme des financiers.  " C'est l'annonce de l'une des plus graves crises du capitalisme depuis 1929 " pour Jean Daniel dans son éditorial hebdomadaire.
                             

       
                                

    Dans le livre de JC Guillebaud ( Le commencement d'un monde. Vers une modernité métisse ) que j'ai entamé à pleines dents , ce dernier cite Adam Smith dans sa "Théorie des sentiments moraux" au paragraphe le ( Chaos du Monde ) .  Extrait : " La disposition à admirer, voire et vénérer le riche et le puissant , ou pour le moins à négliger les personnes de condition pauvre ou moyenne est la grande et plus universelle cause de corruption de nos sentiments moraux " fin de citation.
      Cette promotion décomplexée du meilleur, du plus malin, du plus fort ou du plus cynique s'appuie sur une interprétation de l'histoire humaine bien plus dangereuse que l'on ne l'imagine.
              


      Et comment ne pas citer le philosophe et écologiste, André Gorz , âgé de 84 ans , qui s'est donné la mort le 24/09/2007 en laissant un message testamentaire magnifique de gravité et de clairvoyance , une semaine auparavant. Je le cite :  Extraits de son testament.
   " La question de la sortie du capitalisme n'a jamais été plus actuelle. Elle se pose en des termes et avec une urgence d'une radicale nouveauté. Le système évolue vers une limite interne où la production et  l'investissement cessent d'être assez rentables. 
    Une industrie financière se constitue qui ne cesse d'affiner l'art de faire de l'argent en n'achetant et ne vendant rien d'autre que diverses formes d'argent. L'argent lui-même est la seule marchandise que l'industrie financière produit par des opérations de plus en plus hasardeuses et de moins en moins maîtrisables sur les marchés financiers.
     L'économie réelle devient un appendice de bulles spéculatives entretenues par l'industrie financière. Jusqu'au moment, inévitable, où les bulles éclatent, entraînent les banques dans les faillites en chaine, menaçant le système mondial de crédit d'effondrement, l'économie réelle d'une dépression sévère et prolongée." Fin de citation.
    
     


     C'était il y a un an et personne n'a rien vu venir, même pas le FMI dirigé par DSK , le grand économiste du PS rallié pour la bonne cause aux sirènes "dorées" du sarkozysme.
      Alors , cette crise permettra-t-elle de remettre les pendules à l'heure et sera -t-elle salutaire en instaurant de nouvelles régulations et surtout en reconstruisant un cadre réglementaire ?
    Mais attention , une crise peut en cacher une autre .....
          
  
          

    

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