MAI 68 : une révolution ? une crise de civilisation ?

Depuis 40 ans , le spectre de Mai 68 hante la société française.
Faut-il liquider son héritage comme l'a exorcisé à maintes reprises Nicolas SARKOZY ? Pour la réponse, le père et le fils BRUCKNER essaient de l'expliquer dans un livre intitulé : "Mai 68 expliqué à Nicolas Sarkozy". Doit - on en déduire qu'il n'a rien compris ? L'avenir nous le dira.
Il nous faut revenir sur l'état de la société française et du monde en général avant MAI 68. La caractéristique majeure de la France des "sixties" est la révolution démographique : les enfants du baby-boom ,auquel j'apartiens puisque je suis né en 1949 et que j'avais 19 ans à l'époque, sont désormais des adoslencents et ils revendiquent leur place dans une France encore figée.
Notre présence physique est un fait nouveau : un tiers des français ont moins de 20 ans et l'on compte huit millions de jeunes entre 16 et 24 ans en 1968.
C'est cette classe d'age, qui prend conscience de sa force, qui est l'acteur social de mai 68 : notre jeunesse constitue l'agent historique des années soixante. De plus, une grande partie des français souhaite qu'on les prenne en considération, qu'on les écoute. L'une des caractéristiques essentielles de mai 68 réside dans la prise de parole. La société était en effet extrèmement fermée. Les rapports humains très peu développés. Prendre la parole est une revendication existentielle : je parle, donc je suis !
L'archaisme des relations sociales de retrouve dans beaucoup d'institutions. Les français voulaient etre des acteurs sociaux.
Il est toujours plus facile d'etre devin après coup, mais si on veut essayer de saisir pourqui ce vieux pays s'est ébranlé, il faudrait explorer lesz félures apparues dans les années qui précèdent. Un gouffre béant se creuse entre la modernisation économique du pays et la flagrante rigidité des moeurs.
( Ex : la violente contreverse de la loi NEUWIRTH sur la pilule contraceptive ).
C'est aussi la crise de l'idéalisme existentiel. Questions qui ne sont pas seulement politiques mais aussi ontologiques : " Qui suis-je ? Quel sens à ma vie ? Quelle est ma place dans cette société ? "
D'aiileurs ces questions demeurent actuelles et plus que jamais renaissantes .
L'effondrement de la croyance révolutionnaire empèche certainement cette utopie là. Les débuts d'une crise économique longue, le chomage de masse, l'éclatement social,le passage à une nouvelle révolution industrielle marquée par l'informatique, la société des services, remodélent la société dans ses profondeurs et créent de nouvelles questions.
L'univers intellectuel, idéologique et culturel des années soixante est-il obsolète et inopérant pour appréhender le monde et la société d'aujourd'hui ? Je n'en suis pas sur du tout. Et pourquoi pas un mai 2008 ?
LA FRANCE NE FAIT JAMAIS DE REFORMES QUE DANS LA FOULEE D'UNE REVOLUTION ( Charles de Gaulle )